C’est par la médiation de la souffrance au travail que se forme le consentement à participer au système. Et lorsqu’il fonctionne, le système génère, en retour, une souffrance croissante parmi ceux qui travaillent. La souffrance s’accroît parce que ceux qui travaillent perdent progressivement l’espoir que la condition qui leur est faite aujourd’hui pourrait s’améliorer demain. Ceux qui travaillent font de plus en plus couramment l’expérience que leurs efforts, leur engagement, leur bonne volonté, leurs sacrifices pour l’entreprise n’aboutissent en fin de compte qu’à aggraver la situation.
Christophe DEJOURS
“Souffrance en France”